vendredi 3 novembre 2017

La fille qui lisait dans le métro n’est pas Celle qui venait des plaines




Ceci étant dit, nous avons donc ici deux superbes livres que je vous invite à découvrir dans ce court billet et au-delà. En tant qu’objet, j’ai tout de même plus d’affinité avec le travail effectué par Gulf Stream sur la tranche colorée de la collection Électrogène et ce superbe vernis sélectif en couverture. Mais les comparaisons s’arrêtent là.


Celle qui venait des plaines (Charlotte Bousquet – Gulf Stream éditeur) est probablement avec une étiquette « western » chez votre libraire, et pour cause, on est entre la fin du XIXsiècle et le début du 20e aux USA. Chevaux, chapeaux à large bord, et grandes étendues de nature de l’ouest sauvage on est en plein dedans. Mais ça n’est pas juste une histoire de Far West, comme vous vous en doutez. Charlotte nous transporte par sa plume sur le thème du mythe : c’est-à-dire ce dont les héros sont faits dans les récits et ce qu’ils sont dans la réalité. C’est ce choc de deux mondes qui crée le roman. De la maltraitance des Amérindiens dans les orphelinats religieux aux feuilletons à 2 cents qui habillent les fins de journaux. De plus, il y a ce parallèle avec Les 3 Mousquetaires, ce feuilleton héroïque que tout le monde adore mais qui à la relecture à notre époque est un récit de types pas si sympa que cela.
Ainsi, nous passons du journal de voyage d’un jeune reporter en quête de vérité aux extraits « mal écrits » des Steele Men (les fameux mousquetaires locaux), à la voix de cette métisse amérindienne qui n’a rien à cacher et raconte son existence. Il y a de la poussière, du sang, de la passion, et cette vieille odeur de cuir qui traîne entre les pages. L lecteur est pris par le récit et il n’en sortira pas indemne car après tout, il n’y a pas que certains protagonistes qui franchissent le miroir pour revenir du monde imaginaire à la réalité.



Dans ce roman, on est embarqué d’une traite (une fois le premier chapitre Steele Men qui défie la confiance qu’on a en l’autrice). Une fois le pied dans le wagon, vous n‘en descendez pas avant le terminus. C’est un roman fort, qui prend ce qu’il faut à la petite et la grande histoire pour brosser le tableau réel de personnages de fiction. Un tour de force que je recommande à tous les fans de Charlotte (évidemment) mais à tous ceux sensibles à ces sujets ou simplement aux lectrices et lecteurs voulant sortir des sentiers biens connus d’une littérature dite Young Adult, d’une littérature Western mais qui est en fait classable sous une seule étiquette : Celle qui venait des plaines.



La fille qui lisait dans le métro (Christine Féret-Fleury – Denoël) est aussi une petite perle de littérature. Cela fait partie des livres qui ne sont pas dans mes habitudes mais que j’essaye par curiosité et affinité. Le titre est aussi banal que mystérieux pour moi. On se dit que d’accord, une fille qui lit dans le métro ce n’est pas forcément folichon, cependant, si c’est le titre, c’est que cette fille est plus que cela. Et cela résume assez bien ce très bon roman. On monte dans la rame ligne 6 mais c’est pour se mettre dans les pas de l’héroïne qui a une vie très classique et en même temps très atypique. Elle a son train-train quotidien mais pourtant elle ne se sent pas à sa place. Jusqu’au moment ou elle croise le chemin de Soliman le passeur de livres qui lui ouvrira en grand les portes de l’amour… du livre. C’est un peu ça, ce livre. Un livre qui parle de livres et de lecteurs/trices. Du plaisir de la lecture, du plaisir de la partager du fait qu’on ne pourrait pas vivre sans livre. Du fait qu’un roman c’est plus que des signes sur du papier : ça provoque des émotions, ça partage des existences.
Le tout est mené avec la fluidité d’écriture de l’autrice et cela en fait un vrai délice. Je ne peux pas vous en dire plus, pas seulement sur l’histoire mais plus par ce qu’il évoque pour n’importe quel amoureux/se du livre. Alors foncez vous le procurer. 

Prêtez attention aux livres dans le métro, non pas les fake covers comme celles-ci, les autres ;)



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